Récits de Super Expériences – La RSE sous le prisme d’initiatives inspirantes…

Récits de Super Expériences – La RSE sous le prisme d’initiatives inspirantes…

RSE table ronde

Le 30 juin dernier, nous organisions à l’agence une table-ronde autour de la RSE. Un format interactif pour croiser les expériences et impulser le changement. L’occasion aussi de faire rayonner plusieurs acteurs locaux déjà engagés dans la démarche et de donner des clés d’action à tous ceux qui souhaiteraient rejoindre le mouvement. Retour sur les aventures de nos intervenants !



STATION EN TRANSITION
Le témoignage de Stéphane Berthaud, responsable Qualité, Sécurité et Environnement à la société de remontées mécaniques en exploitation aux Menuires (Sevabel).

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Pour la SEVABEL, tout se résume en un mot : OSER. Oser ouvrir la discussion, oser remettre en question ses pratiques, oser faire autrement. Pour protéger un territoire vivant et unique. Pour maintenir une vie harmonieuse entre les habitants et les touristes. Pour continuer à faire rêver aussi, sous un angle plus solidaire et transparent. 

Depuis plus de 10 ans, la Société d’Exploitation De La Vallée Des Belleville est engagée dans une démarche globale. Si le shift fut d’abord initié à la faveur d’obligations réglementaires, la SEVABEL a ensuite poursuivi sa transition par conviction. Au plus près des sommets, la prise de conscience est générale, presque inévitable. Et le travail d’éducation a fait son chemin. 

Action concrète et sans doute l’une des plus emblématiques : la mise en place en 2015 d’un Observatoire de la Biodiversité. Entourée de biologistes, la commune a pu procéder au recensement d’espèces aviaires (comme le tétra-lyre) et lancer différents projets pour les protéger des conséquences du ski : îlots de verdure, ajustements des chantiers des remontées mécaniques pour respecter les périodes de nidifications… Les chefs de travaux sensibilisés à la cause animale deviennent alors des naturalistes en herbe. Changement de perspective.

Depuis, c’est l’effet boule de neige. Installation de canons moins énergivores, validation de la Certification Flocon Vert, création d’un Friendly Natural Park pour éveiller les plus jeunes à la protection de la faune locale… À l’image de Stéphane, la station ne manque pas d’énergie pour se montrer à la hauteur de ce défi écologique et économique. Prochain objectif : rentrer dans les Accords de Paris. Station pionnière et visionnaire, les Menuires n’ont pas fini d’oser !

VALORISER L’HUMAIN
Le témoignage de Marc Fernandez, Directeur Général de Mobilis, expert international en matière de protection et transport d’outils informatiques.

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Chez MOBILIS, la RSE est un travail d’équipe(s). C’est d’abord pour ses collaborateurs que la société haute-savoyarde, basée à Chavanod, a décidé de prendre en main le sujet. Conscients qu’un environnement de travail flexible et épanouissant est aujourd’hui un prérequis essentiel.

En interne, la prise d’initiatives opère, la co-construction s’organise et la direction accepte de ne pas (toujours) tenir les rênes. Donner la liberté d’entreprendre pour que le projet RSE s’incarne avec plus de sens et plus d’énergie, telle est la volonté partagée par Marc Fernandez. Un poste dédié a été créé dans l’entreprise.

Bien au-delà d’agir sur la marque employeur, la RSE transpire maintenant dans toutes les actions de l’entreprise. Si l’évaluation Ecovadis a permis de constater les forces déjà en place (siège social et plusieurs usines en France, audit des sous-traitants, égalité homme-femme), elle donne aussi un plan de progrès, une feuille de route pour structurer la démarche. Une approche résolument pragmatique.

Prochains challenges (pour n’en citer que quelques-uns) : produire encore plus près des lieux de consommation pour réduire le bilan carbone et creuser le sujet de la ‘seconde vie’ en mettant en place une vraie boucle vertueuse. Tout comme les coques et protections qu’elle manufacture, MOBILIS compte bien entretenir l’adhésion de ses équipes dans la durée grâce à une culture RSE ouverte, résolument participative.

LA RSE DANS L’ADN
Le témoignage de Frédérique Tissot, Responsable du Service Communication chez UGITECH, leader mondial dans les produits longs en acier inoxydable.

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Chez UGITECH, la RSE ne date pas d’hier. Quand il fonde l’entreprise en 1908, Paul Girod a besoin d’une forte main-d’œuvre et souhaite donc établir une communauté de travail solidaire, à l’échelle de la ville. À proximité immédiate de ses forges, il construit de nombreuses habitations et toute une série d’équipements collectifs : école, restaurant, laverie, salle des fêtes… En veillant (déjà à l’époque !) à protéger la rivière de l’Arly. C’est donc sur ce socle paternaliste que les piliers RSE d’UGITECH seront bâtis.

114 ans plus tard, les enjeux ont évolué. L’entreprise est devenue une référence mondiale sur son marché. Elle compte plus de 3 000 clients et 2 000 salariés à travers le monde (dont 1200 dans la ville d’origine). Mais le désir d’innover et la volonté de contribuer positivement au territoire demeurent intacts.

Frédérique a présenté à l’auditoire 2 projets ambitieux et d’actualité : UGI’RING & CHALEUR FATALE.

  • UGI’RING : lancé en 2021 et pour une durée de 10 ans, ce projet, soutenu par l’État, vise à créer la première « aciérie circulaire » au monde. En refondant ses déchets en alliages, la société compte limiter les approvisionnements primaires du site d’Ugine de plus de 90%. Un argument compétitif non négligeable, face à des clients concernés qui réclament eux-aussi plus de transparence en termes de recyclabilité. 

  • CHALEUR FATALE : un projet coopératif conduit avec la ville qui consiste à récupérer la chaleur industrielle ‘perdue’ (issues de fumées chaudes des fours) pour la réinjecter dans le réseau urbain et la convertir notamment en eau chaude. Cette récupération permet au système de chaleur de la ville d’Ugine d’être alimenté à plus de 95% par des énergies renouvelables ! De quoi renforcer les liens étroits qui unissent ces 2 parties.

LA CUISINE SOLIDAIRE
Le témoignage de Héloïse de Bokay, Chargée de Gouvernance partagée et de la Communauté aux Petites Cantines d’Annecy, réseau non lucratif des cantines de quartier pour se rencontrer autour de repas durables.

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La nourriture comme levier de rencontres et de transmission(s). Et si nous avions enfin trouvé l’antidote à la solitude des grandes villes ? Projet lyonnais aujourd’hui étendu au territoire national, Les Petites Cantines c’est un réseau de cuisines ouvertes, pour (re)créer du lien entre les habitants d’un même quartier. Venue présenter l’antenne annécienne* lancée dans une ère post-Covid, Héloïse nous a partagé avec passion la raison d’être de ce lieu unique.

Unique d’abord dans son approche. Après avoir récupéré et trié les invendus alimentaires auprès d’enseignes bio locales comme Biofrais, les équipes des Petites Cantines passent aux fourneaux. Au sein de l’atelier, les volontaires du jour mettent la main à la pâte avant de partager tous ensemble le fruit de leur travail. Le prix est libre et la team s’efforce de se limiter à un menu carné par semaine, pour promouvoir des alternatives végétariennes, saines et accessibles.

Un concept aussi unique dans son public. Les Petites Cantines mélangent toutes les tranches d’âge et catégories socioprofessionnelles. Un joyeux melting-pot où le rapport aidant/aidé est gommé. Réunis autour de la table, les membres partagent bien plus qu’un repas. Les cultures gastronomiques sont mises en lumière, les savoir-faire se diffusent. On y apprend à perpétuer des recettes cultes du répertoire français et on s’essaye aussi à d’autres mets venus d’ailleurs.

Témoin privilégiée de « moments magiques », Héloïse travaille activement à développer la visibilité des Petites Cantines made-in-Annecy en s’appuyant sur  différents leviers : créer une offre culturelle pour que lieu puisse vivre le soir ou faire connaître l’offre de privatisation auprès des entreprises locales… À suivre !

*Située 13 Av. Germain Perreard à Cran Gevrier.

LA VOIX DE LA RÉSILIENCE
Le témoignage de Jeane Clesse, podcasteuse et formatrice indépendante, engagée vers une transition bienveillante.

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Créatrice du Basilic Podcast et désormais installée à Annecy, Jeane a apporté son regard d’experte à notre table-ronde. Pour cette dénicheuse d’initiatives positives, la RSE n’est pas un sujet nouveau, mais il prend définitivement de plus en plus de place et touche tous les secteurs d’activité. Plus que jamais les salariés se questionnent et remettent en question l’ancien modèle.

Nombreux sont les auditrices et auditeurs qui peinent à trouver du sens dans leur poste actuel et partagent à Jeane leur envie d’évoluer dans une structure en phase avec leurs valeurs. 

Pas de tabou à se définir en pleine quête professionnelle, “Les gens osent en parler” commente Jeane. Et dans ce combat pour un monde du travail plus vertueux, les nouvelles générations sont en première ligne. Il n’est pas rare que les étudiants qui sortent d’école cantonnent leurs recherches de job’ à des entreprises certifiées B-Corp*. 

Pour Jeane, pas d’écologie ou de ‘RSE punitive’. Si les transitions sont parfois forcées, elles s’accompagnent toujours d’une prise de conscience et surtout de l’envie d’aller encore plus loin. Pour une entreprise, se saisir du sujet de sa responsabilité sociétale constitue donc un formidable accélérateur de transformation.


Merci à nos formidables intervenants pour l’élan positif qu’ils ont engendré au travers de leurs témoignages authentiques. Parce que même si ce n’est pas toujours simple et qu’on aimerait souvent faire mieux, la RSE est une exploration permanente qui est aussi (et surtout) le fruit de belles rencontres…